ASSOCIATION FAMILIALE POPULAIRE DE NANCY
SECTION HAUSSONVILLE
AVRIL 1978
RAMASSAGE SCOLAIRE 1964 à 1967
Dans le cadre de l’Association Familiale Populaire existait la commission féminine qui se réunissait régulièrement.
C’est à partir de certaines constatations vécues dans le quartier qu’ont été réalisés :
- la halte d’enfants
- la garderie du jeudi etc…
- et le ramassage scolaire qui a animé tout un quartier durant trois ans.
Quand la ville a entrepris la démolition du quartier de St-Sébastien, il a été décidé de reloger les familles dans des immeubles construits à cet effet nommés ” normes simplifiés ” dont une partie à la chiennerie.
Parallèlement il était prévu la construction de l’école Donzelot qui devait être réalisé en deux tranches.
- la première en 1962 - composé de classes Primaire. 12 - classes Maternelle.
- la deuxième prévoyait 16 classes dont 12 Primaire - 4 Maternelle.
La première tranche a accueilli les enfants des Bâtiments 3. 4. 5. 6. 7. et les cités d’urgence.
Lorsque les familles de St-Sébastien sont venues résider sur le quartier entre 1958 et 1962 pour occuper les Bâtiments 9. 10. 11. et rue de la Prévoyance, il n’y avait pas d’école pour leurs enfants dans le quartier, il fallait attendre la construction de la deuxième tranche de l’école Donzelot.
D’après un recensement fait dans le quartier en 1964 pour les 210 logements concernés il y avait au total 466 enfants de 0 à 14 ans.
Tous les enfants d’âge scolaire étaient donc tenus de s’inscrire à l’école Gebhart : ce qui posait de gros problèmes aux familles en particulier pour les petits qui fréquentaient l’école Maternelle. Les mamans devaient assurer 4 fois par jour le trajet allé et retour pour conduire et rechercher leurs enfants. Parfois c’est le grand frère où la grande sœur qui était chargé, d’où fatigue pour les petits et pour la maman, beaucoup de temps perdu avec comme conséquences des enfants qui fréquentaient très irrégulièrement l’école maternelle.
Pour les enfants qui partaient seuls, risque d’accident dû à l’intense circulation du Bd d’Haussonville, rue Blandan, rue du G. Leclerc.
C’est au cours d’une réunion de la commission féminine en mai 1964 que l’Association Familiale décide de s’attaquer à ce problème.
Une demande d’audience est faite auprès de l’Adjoint au Bureau des écoles pour savoir combien de temps il faudrait attendre la construction de la deuxième tranche de l’école Donzelot, qui nous répond que cela ne dépend pas de la Municipalité mais de l’Education Nationale.
Une entrevue a lieu avec l’Inspecteur Primaire qui reconnaît les difficultés que nous lui exposons par rapport aux familles ; pour la construction de la deuxième tranche de l’école Donzelot, elle était inscrite parmi les urgences mais malgré cela il fallait attendre trois ans.
De la notre proposition relative a un ramassage scolaire, l’Inspecteur nous encourage pour cette initiative, mais la réalisation et le financement ne dépendait pas de lui mais de la Ville de Nancy.
Suite à ces démarches nous faisons une étude auprès des familles intéressées pour connaitre le nombre d’enfants inscrits à l’école Gebhart, le résultat a donné un chiffre approximatif de 350.
Nous demandons à nouveau une audience à Monsieur l’Adjoint aux écoles pour lui exposer le résultat de notre enquête et proposer un ramassage scolaire.
Après délibération au Conseil Municipal nous obtenons un bus pour assurer le ramassage scolaire sous condition que l’Association Familiale en prenne la responsabilité quand à l’organisation et la surveillance des enfants.
Fonction du nombre d’enfants inscrits, il n’était pas possible de les emmener tous, nous avons donc décidé que nous prendrions que les enfants fréquentant l’école maternelle et pour l’école primaire jusque 10 ans ; par la suite nous prenions quelques enfants plus âgés avec un certificat médical.
Durant les trois années nous avons eu pour la maternelle entre 70 et 80 enfants inscrits et pour les primaires 120 à 140.
Toutes les familles ont été informées et tout de suite quelques mamans ont été volontaires pour accompagner les enfants.
Il y avait deux trajets à 8 h
11 h
13 h 30
16 h 30
Le premier départ avait lieu à 7 h 45 au Rond-point-des-Familles pour les enfants de l’école primaire ensuite le bus revenait pour 8 h chercher les enfants de l’école maternelle.
à 13 h 15 de même.
Pour le retour de 11 h et 16 h 30, c’était différent le bus venait directement devant l’école maternelle et nous allions ensuite rechercher les plus grands.
Pour la surveillance des enfants, il avait été convenu qu’il fallait deux personnes par trajet allé et retour maternelle, primaire.
Ce qui donnait 8 personnes par jour, nous avons établi un planning qui se renouvelait chaque semaine.
Au début l’organisation a bien fonctionné, il y avait des mamans volontaires, mais très vite les difficultés ont commencé.
Pour les départs de 8 h et 13 h cela allait, nous trouvions facilement deux personnes pour assurer la surveillance mais pour le retour, c’était différent il fallait compter 1/4 d’heure pour se rendre à l’école maternelle cela obligeait à partir à 10 h 30 et 16 h pour ramener les petits à 10 h 45 et 16 h 15 ; ensuite chercher les grands à l’école primaire il fallait être à l’heure sinon ils étaient sur le trottoir et dès que le bus arrivait, ils couraient et se bousculaient, il fallait attendre que toutes les classes soient sorties si bien que nous n’étions de retour qu’à 11 h 20 et 16 h 50.
Très vite pour de multiples raisons, mamans ayant encore des bébés à la maison, grossesses, maladie de la mère, travail professionnel, peur des responsabilités etc…
Il y eut de moins en moins de volontaires pour assurer le service.
Petit à petit chaque trajet a été assuré par trois responsables toujours les mêmes et cela durant les trois années. Il ne restait plus qu’à trouver chaque semaine 4 personnes pour les accompagner. Une vingtaine de personnes ont tenu jusqu’au bout.
Pour les petits de l’école maternelle le trajet se passait à peu près bien sur les 70 inscrits il en manquait toujours une quinzaine.
Pour les enfants de l’école primaire c’était autre chose, nous en avions une centaine de 6 à 10, ans. Ils chantaient, ils criaient ils se battaient, il fallait avoir l’œil partout et limiter les dégâts. Les deux dernières années la chauffeuse du bus habitait le quartier et elle participait à sa manière à la discipline.
Avec l’école maternelle nous avons toujours eu de très bons rapports avec la Directrice ainsi qu’avec le personnel de service. Nous faisions le lien entre les parents et l’école, pour les informations diverses
- Papier ou imprimé â remplir.
- Assurance scolaire.
- Photos. etc…
Surtout grâce au ramassage scolaire, les tout petits n’ont plus manqué la classe.
Plus d’absence sans motivation.
Pourtant cette expérience que nous avons vécue en prenant toutes nos responsabilités n’a pas toujours été comprise et soutenues.
Nous avons eu à subir l’hostilité des Directeur et Directrice de l’école primaire.
Durant toute la première année il a fallu faire 2 arrêts un à l’école des filles rue Gebhart où nous gênions la circulation. Il arrivait que le bus n’ait pas toujours la place pour se garer le long du trottoir.
Quand nous arrivions à l’école des garçons, ils étaient sur le trottoir dans la rue depuis 10 minutes par tous les temps. Il suffisait simplement d’ouvrir une porte qui reliait les deux cours pour n’avoir qu’un arrêt, ce qui simplifiait la montée des enfants, la première année, ça nous a été refusé, la deuxième année nous avons eu l’autorisation que les filles sortent du même côté.
De même nous avons demandé qu’il y ait un emplacement réservé pour le bus. L’Adjoint du service technique nous l’a refusé sous prétexte que ça nécessiterait des panneaux et de nombreuses explications pour justifier cette réglementation etc…
La deuxième tranche de l’école Donzelot a été terminée pour le 1er octobre 1967 ; mais au moment où tous les enfants auraient dû être accueillis dans leur nouvelle école, des pressions morales ont eu lieu sur les parents et les enfants pour qu’ils restent à l’école Gebhart.
Nous avons sollicité une entrevue avec l’Inspecteur Primaire qui dans sa réponse nous disait ” je suis prêt à recevoir les enfants à Donzelot si du moins les parents le désirent ; toutefois son collègue craignait que cela ne fasse chuter la moyenne d’effectif des classes, d’où pourraient résulter des fermetures de postes etc..
Soudain des enfants indésirables de la chiennerie devenaient intéressants.
Le ramassage scolaire arrangeait :
-
- les parents.
-
- Les directeurs à cause des effectifs.
-
- La municipalité était prête à le maintenir.
En conclusion le 18.10.1967.
Un article paru dans l’Est Républicain nous apprenait que 10 classes de Donzelot étaient vides faute d’enfants à mettre dedans.
BILAN POSITIF :
L’Association Familiale a tenu son engagement durant trois ans envers les familles, envers la Municipalité.
Il n’y a eu aucun accident à déplorer. Des enfants jusque 10 ans ont été protégés.
Des mamans ont été soulagées physiquement et moralement.
Des femmes ont participé pleinement et ont assumé leur responsabilité dans le quartier.
Pas un seul jour, il n’y a eu de défaillance.
2009 : Informations actualisées
Les Cités d’Urgences ont été démolie en1968
Ces divers bâtiments actuellement ont des noms de fleurs
Novembre 2009 : Début des travaux de démolition des bâtiments les “Oeillets” et “les Roses”
Numéro des Bâtiments |
Nouveaux Noms Actuel |
3 |
Les Jonquilles |
4 |
Les Muguets |
5 |
Les Œillets (norme simplifié) |
6 |
Les Roses (norme simplifié) |
7 |
Les Coquelicots |
9 |
Les Pivoines (norme simplifié) |
10 |
Les Tulipes (norme simplifié) |
11 |
Les Myosotis |
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